Il était une fois, lors d'une nuit sans lune, dans un coin isolé de la campagne, se dressait un manoir délabré connu sous le nom de Manoir Creux. Les habitants murmuraient des contes sur son passé sinistre, une histoire enveloppée de ténèbres et de désespoir. On disait que personne n'en sortait jamais indemne après y être entré.
Depuis des générations, le Manoir Creux était abandonné, laissé à s'effondrer en un tas malfaisant de bois pourri et de pierre ébréchée. Ses fenêtres brisées fixaient le monde comme des yeux sans âme, projetant des ombres inquiétantes sur le jardin envahi par la végétation.
Un soir d'automne froid, un groupe d'amis aventureux décida de défier le destin et d'explorer le célèbre Manoir Creux. Parmi eux se trouvait Sarah, une chercheuse de sensations fortes avec un penchant pour le macabre. Elle avait entendu les histoires et ne pouvait résister à l'attrait de l'interdit.
Ils se rassemblèrent au pied du manoir, leur souffle visible dans le froid. Le vent chuchotait des secrets, et les arbres grinçaient d'appréhension comme s'ils les mettaient en garde de faire demi-tour. Mais la curiosité les poussait en avant, à monter les escaliers grinçants et à passer par la porte ébréchée.
À l'intérieur, l'air était lourd du parfum de la décomposition, et le silence était oppressant. Ils avancèrent dans les couloirs faiblement éclairés, les planches du sol gémissant sous leur poids. Chaque pas s'accompagnait d'un sentiment croissant de malaise.
Alors qu'ils s'aventuraient plus profondément dans le manoir, des choses étranges commencèrent à se produire. Les ombres dansaient sur les murs, et de faibles murmures plaintifs résonnaient dans les couloirs. Les amis de Sarah devenaient de plus en plus nerveux, l'incitant à partir, mais elle ne pouvait se détacher. Elle devait connaître la vérité.
Ils entrèrent dans une grande salle de bal, couverte de toiles d'araignée, où un lustre pendait dangereusement du plafond. Soudain, le lustre se mit à osciller sauvagement, projetant une lumière vacillante et des ombres inquiétantes dans toutes les directions. La salle s'anima avec des apparitions spectrales, valsant au rythme d'une mélodie funèbre qui semblait venir de nulle part.
Sarah était à la fois fascinée et horrifiée. Elle observa avec admiration les danseurs spectraux tourbillonner et se balancer, leurs visages tordus dans une douleur éternelle. Mais sa fascination se transforma rapidement en terreur lorsque les esprits commencèrent à s'approcher d'elle, leurs doigts osseux tendus.
Paniquée, Sarah s'échappa de la salle de bal et courut dans le couloir, son cœur battant la chamade. La maison semblait elle-même conspirer contre elle, changeant sa disposition pour la désorienter. Les portes menaient nulle part, et les couloirs se tordaient de manière impossible.
Finalement, elle se précipita dans une pièce, la porte se refermant violemment derrière elle. Dans la faible lumière, elle aperçut un vieux miroir poussiéreux. Son reflet la regardait, mais quelque chose n'allait pas du tout. Les yeux du reflet étaient des abîmes sans âme, et sa bouche se tordait en un sourire malfaisant.
Le cri de Sarah résonna dans le Manoir Creux, puis le silence. Ses amis la cherchèrent désespérément, mais elle avait disparu, perdue à jamais dans les murs maudits du manoir.
À ce jour, le Manoir Creux reste comme un sombre rappel des horreurs qui se cachent dans l'ombre. Sa légende continue de grandir, une histoire d'avertissement pour ceux qui osent chercher la vérité dans les endroits les plus sombres.
Et ainsi, chers lecteurs, si jamais vous vous sentez attirés par le mystérieux et l'interdit, souvenez-vous du récit de Sarah et de la hantise du Manoir Creux. Certains secrets valent mieux rester enfouis, et certains endroits valent mieux ne pas être explorés.